Boiscommun du XIX siècle à nos jours
Au XIXème siècle, Boiscommun qui avait perdu toute dignité, ne garda que son petit commerce intérieur, ses foires, dont celle aux oies qui était très renommée. En 1830, vu le mauvais état des murs de ville, le conseil municipal les fit réduire de trois pieds de hauteur, n'ayant aucun fonds disponibles pour les réparations urgentes.
- En 1832, on commença à combler les fossés pour pouvoir y continuer une promenade ombragée. Au mois de mars 1832, le choléra venu d'Angleterre, envahit la France. Paris eut beaucoup de victimes, 20 000 morts au moins. Beaucoup d'autres villes furent ravagées par ce fléau destructeur, entre autres Étampes. On y succombait en 3 ou 4 heures tant le mal était violent. Pithiviers, Boynes, Beaune et Bellegarde ne furent pas épargnées. Il est mort à Beaune environ 130 habitants en 2 à 3 mois. Boiscommun en a été préservé, on y a brûlé du genièvre pendant deux mois, soir et matin ; on ignore si c'est ce spécifique qui l'a garanti, en un mot on a eu le bonheur à Boiscommun d'être préservé de ce fléau destructeur.
- En 1837, plantation du mail est (marronniers).
- Le 15 mars 1845 est établi un projet d'installation de l'école de garçons et de la mairie dans l'ancienne justice de Paix qui sert actuellement de mairie (dépense 6 791,35 F).
- En 1847 : demande de secours en faveur des indigents. La misère est quasi générale, le conseil municipal décide la création et ouvre un atelier de travaux. Le 3 février 1848, contentieux avec la commune de Sury-aux-Bois, qui accuse les habitants de Boiscommun d'avoir pris part au pillage de farine effectué dans cette commune (il s'agissait de céréales ou farine bloquées dans des péniches sur le canal).
- Le 22 janvier 1852, réponse à l'ordre préfectoral de supprimer les indices de liberté.
Monsieur le Sous-Préfet,
Il n'existe à Boiscommun aucun emblème politique, ni mots Liberté, Égalité, Fraternité apposés sur les édifices publics, ni sur les propriétés privées, lors des événements de février 1848, un arbre de la Liberté a été planté sur la place de la mairie. J'ai fait abattre cet arbre hier, et il n'en reste plus de vestiges. Environ trois semaines après la plantation de l'arbre de la Liberté, des enfants de 6 à 10 ans ont également planté un petit arbre sur le champ de foire. Cet arbre entouré de menuiserie est de belle venue, et n'a point été arraché. je n'ai pas pensé devoir le faire faire sans avoir de nouveaux ordres.
Cet arbre placé entre les chemins n° 24 et 28, ne porte point le nom de Liberté ce seul motif m'a fait suspendre.
je vous prie Monsieur le Sous-Préfet de me dire ce que je dois faire de ce dernier arbre. Aussitôt vos nouveaux ordres, je m'empresserai de les mettre à exécution.Le Maire
- En 1852, il existe à Boiscommun, 4 aubergistes, 3 cafetiers, 9 cabaretiers, 13 épiceries-buvettes, soit au total 29 débits de boissons.
- Le 19 août 1852 est créé le corps de sapeurs pompiers dont le lieutenant est Charmoy et le sous-lieutenant Parceau.
- En 1853, ouverture d'une succursale de la Caisse d'Épargne de Pithiviers.
- Le 23 août 1854, lettre à Monsieur le garde général des forêts à Combreux.
En 1832 et 1849, lors de l'invasion de choléra dans nos environs, la commune de Boiscommun, a obtenu l'autorisation d'aller en forêt couper du genièvre, qui était journellement brûlé dans les rues de la ville. Les habitants se sont parfaitement trouvés de l'emploi de ce moyen, aucun cas de choléra ne s'étant présenté dans la commune. je viens aujourd'hui, Monsieur le garde général vous prier de vouloir bien m'autoriser à accorder aux habitants de ma commune, le droit d'aller couper du genièvre dans la forêt, pour le cas seulement où quelques cas de choléra se manifesteraient dans nos environs et être employé comme par le passé et en atténuer les ravages, je compte sur votre bienveillance et vous prie... Le Maire
- Le 2 janvier 1855 est adressé à M. le Sous-Préfet de Pithiviers, pour être légalisé, le certificat de vie de M. Baudin François, Chevalier de la Légion d'honneur. Le soldat François Baudin, en juin 1848, ayant retiré des barricades le général de Négrier grièvement blessé, se vit remettre par celui-ci sa croix de la Légion d'honneur. Cette décoration fut officialisée par Napoléon III, à la suite d'une revue des pompiers à Orléans, l'empereur ayant été intrigué de voir une légion d'honneur sur la poitrine du sapeur Baudin.
- Le 9 janvier 1855, la population de la commune est de 1234 habitants. En juillet de la même année, le nombre d'enfants recensés de 6 à 14 ans, est de 92 garçons et 89 filles ; 79 garçons et 81 filles fréquentant l'école.
- Le 11 novembre 1855, est enregistrée une grande misère, avec demandes de secours. Il y a 117 noms sur la liste des bénéficiaires de bois mort en forêt.
- Le 30 juin 1856, adjudication à Boiscommun de reconstruction de l'école de Chemault.
- Le 12 février 1857, demande de démolition de la halle, place du Marché. Le maire signale son mauvais état, notamment une partie des tuiles et des lattes ont disparu. Peu utile par manque de clarté, la halle sera vendue sur pied, à charge par l'acquéreur de la démolir ; le prix de la vente sera employé à réparer la place. Cette halle, qui avait été brûlée pendant la guerre de Cent Ans, et restaurée quand la ville fut intégrée au duché d'Orléans au XIV' siècle, fut l'objet d'un procès avec Louis-Philippe pour s'en attribuer la propriété; la ville perdit le procès, et dut payer deux mille francs au roi.
- Le 19 octobre 1857, distribution de 14 médailles de Sainte-Hélène à Boiscommun. Il s'agissait d'une décoration instituée par Napoléon III pour les grognards survivants du Ier Empire.
- Le 2 août 1863 fut décidé de l'éclairage de la ville par des réverbères et la plantation du mail ouest en platanes en remplacement des ormes plantés en 1832. Ces platanes furent remplacés en 1927 par des tilleuls.
- Le 4 février 1869, décision d'édifier une halle aux veaux, place du Champ de Foire.
- Le 31 janvier 1871, refus de payer la contribution de guerre imposée par l'armée allemande.
- Le 13 août 1874, inauguration d'une plaque sur la façade de la mairie en souvenir des défenseurs de la commune le 24 novembre 1870.
- Le 23 décembre 1880, acceptation du don fait par Hippolyte Durand, d'une cheminée en marbre blanc, pour la salle de la mairie. (Elle est toujours en place en 1984).
- En 1882, fut construite une école laïque de filles sur les fossés des fortifications à la porte de Beaune.
- Le 25 juin 1884, lecture du projet de reconstruction de l'école des garçons.
- Le 7 mai 1885, M. Robin, adjoint, donne lecture de cette lettre.
Messieurs
Le conseil municipal de Boiscommun se trouvant réuni avant le jour des funérailles de Victor Hugo, je considère que c'est un devoir pour nous de rendre un suprême hommage à la plus grande personnalité de ce siècle, au poète incomparable, au républicain d'élite, au grand français dont la mort est un deuil universel. Comme on se plaît à le répéter, Victor Hugo peut être revendiqué par tous les partis, parce qu'il personnifiait en lui le génie de la France et demeurera une des gloires de la Patrie. Mais à cette époque où la réaction, reculant les bornes de la licence, et abusant de l'impunité, épuise son vocabulaire pour décrier les républicains et leurs principes, c'est user d'un droit légitime que de constater que Victor Hugo était républicain, et que ses oeuvres immortelles ont glorifié les principes et vanté les vertus de la République.
Par son testament sublime, ce penseur profond, ce chercheur de la vérité, ce croyant, refuse les oraisons de toutes les églises ; cela nous donne le droit de soutenir que nous sommes dans le vrai chemin, nous qui refusons de subir le joug de l'intolérance cléricale. Il demande une prière à toutes les âmes et ses derniers mots sont :je croi's en Dieu, ce qui prouve que la République n'est pas l'ennemie de la religion, et que pour être anticlérical, on peut croire en Dieu et l'honorer par le culte du Vrai et la pratique du Bien. Les républicains ont le devoir de dégager cette moralité de la vie tant admirée du grand éducateur, de sa mort universellement pleurée, des témoignages venus de tous les points du monde, attestant son génie, sa gloire, ses vertus.
Je vous invite, mes chers collègues, à voter à la famille de l'illustre mort, une adresse de douloureuses condoléances et de pieux regrets, avec la manifestation des sentiments d'admiration, dont nos coeurs sont remplis, et que nous transmettrons à nos enfants pour la première étape de la postérité.
Et je vous propose de lever la séance en signe de deuil.Le conseil adopte la proposition qui précède, et décide qu'une copie de la présente délibération sera adressée à la famille de Victor Hugo.
- Le 12 juillet 1886, l'église est classée monument historique.
- Le 27 octobre 1888, délibération pour l'inauguration de la mairie et l'école des garçons qui est fixée au dimanche 11 novembre 1888. Seront invités à cette cérémonie ainsi qu'au banquet qui la terminera, tous les députés et sénateurs du Loiret, M. le Préfet, M. le Sous-Préfet, M. l'inspecteur d'Académie, M. l'inspecteur primaire, le conseiller général, les conseillers d'arrondissement, tous les maires du canton, les maires de Nesploy et de Fréville, M. le Garde général des Eaux et Forêts, la brigade des forestiers de Nibelle, la brigade de Gendarmerie de Beaune, M. Doinel, archiviste du département, l'architecte et les entrepreneurs.
L'école des filles
L'école et la mairie
- Le 18 novembre 1888, don par M. Georges Cochery, député du Loiret, du buste de Minerve, d'après l'antique pour orner la cheminée de la salle du conseil.
- Le 31 mars 1889, lecture au conseil de deux lettres du sous-préfet et du maire de Pithiviers desquelles il résulte que par son testament en date du 28 février 1886 déposé chez Maître Pasquet, notaire à Nancray, M. Beauvallet, ancien notaire et maire de Boiscommun, a institué l'Hospice civil de Pithiviers pour son légataire universel, à la charge de tenir à la disposition des malheureux de Boiscommun deux lits à perpétuité ; pour y avoir droit, les gens infirmes et vieillards devront avoir habité Boiscommun au moins pendant dix ans, ce qui sera constaté par un certificat régulier, délivré par le maire de Boiscommun. Et que l'Hospice de Pithiviers, étant autorisé par arrêté préfectoral du 8 février 1889, à accepter définitivement le legs Beauvallet, les deux lits en question sont à la disposition de la ville de Boiscommun.
- Le 25 février 1898, est décidé l'arrachage des platanes sur le mail depuis le grand abreuvoir (jardin public) jusqu'à la route de Pithiviers. Ils seront remplacés par des tilleuls.
- Le 30 mars 1898, le conseil étudie le devis des travaux à faire d'urgence à l'église qui sont évalués à 27 000 francs : il s'agit de l'affaissement du pilier sud-ouest supportant le clocher ; les travaux seront exécutés en 1900.
- En juillet 1914, fut inauguré aux Hersants un stand de tir avec armes de guerre par M. Georges Cochery, député de l'arrondissement et ministre des Finances; son discours fit allusion à un conflit possible, qui hélas, se concrétisa le 2 août suivant.
Les personnalités devant la mairie lors de l'inauguration du château d'eau:
Jean Zay, Edouard Herriot, Marcel Donon, Dr. Dezarnault, M . Pommier (maire), M. Cabanis (député)
- Le 20 juin 1937, M. Édouard Herriot, maire de Lyon et président de l'Assemblée nationale, vint présider l'inauguration du château d'eau, construit sous la magistrature municipale de M. Pommier ; la fête se termina par un banquet de 1 000 couverts.
- En 1974, la commune de Chemault s'associe à celle de Boiscommun, pour le meilleur et pour le pire. Il n'y a plus désormais qu'un seul conseil municipal, donc un seul budget.
- Le 17 juin 1979, la ville de Boiscommun organise le concours congrès départemental des sapeurs pompiers ; on étrenna ce jour-là, la nouvelle salle des fêtes.
- Le 8 septembre 1984, le nouveau groupe scolaire fut inauguré par M. le Préfet du Loiret et le président du conseil général, M. Malécot, M. Michel Grillon étant maire de Boiscommun.
- De ces temps passés, il ne subsiste encore, mise à part l'église, que quelques maisons de la fin du XVIème siècle. Du château, quelques maigres vestiges et la prison sous la mairie ; les instruments de torture, corselets de fer et portes furent confiés en 1854 au musée d'Orléans ; tout fut détruit par les bombardements en 1940-45. Il ne reste aujourd'hui qu'un mur d'enceinte du château séparant maintenant deux propriétés privées et une tour de guet avec départ de souterrain, non visible de la rue.
L'Union Municipale de Boiscommun en 1927.