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Boiscommun au Moyen Age

Quelques particularités

Boiscommun profita, comme toutes les villes de bourgeoisie, du régime de faveur institué à son profit; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est le soin jaloux, avec lequel ses habitants veillaient au maintien de leurs privilèges. A plusieurs reprises, on les voit défendre pied à pied leur charte de coutumes, contre les entreprises, la mauvaise foi des représentants de la couronne, et aller jusqu'au Parlement, pour faire statuer sur l'étendue de leurs droits.

Ainsi, en 1224 pour leur droit d'usage dans la forêt d'Orléans, en 1272 pour le service militaire, en 1285 pour une aido que le roi voulait faire lever sur eux.

De même à chaque changement de règne, ils ne manquaient jamais de faire solennellement reconnaître, et faire consacrer leurs franchises par le nouveau souverain. Le premier acte de ce genre est de 1186, sous Philippe Auguste, et le dernier date de 1579 sous Henri III.

Grâce à cette ténacité et à cette vigilance de tous les instants, Boiscommun jouissait encore à la fin du XVème siècle de ses coutumes, alors que la plupart des villes et des villages qui en avaient obtenu de semblables, en avaient été dépouillés bien avant la fin du Moyen Age, par suite de la destruction de leurs titres, de la négligence de leurs habitants, ou des empêchements du pouvoir central.

C'est à cette circonstance, autant qu'à sa position géographique, que Boiscommun doit en grande partie ses progrès ultérieurs. Située a l'angle le plus saillant de la forêt d'Orléans, et à l'un des débouchés principaux, sur le vieux chemin de Vitry et de Châteauneuf, cette ville offrait une certaine importance stratégique et devint, dès le début du XIIIe siècle, le siège d'une prévôté particulière, et d'une châtellenie sous les princes apanagistes. Plus tard, sous le duc d'Orléans, on y créera un bailliage secondaire puis, en 1545, un grenier à sel et sa chambre. Au temps des seigneurs engagistes, Boiscommun eut son élu et son subdélégué particulier. Enfin, sous la Révolution, elle devint le chef-lieu d'un des sept districts du département.

On ne peut s'arrêter ici sur tous les évènements de l'histoire de cette ville pendant les trois derniers siècles du Moyen Age ; il y aurait cependant bien des détails curieux à noter sur les familles nobles du voisinage, en particulier qui avaient hôtel à Boiscommun et qui ont fourni tant de bons et loyaux serviteurs à la royauté, en particulier en siègeant aux états Généraux de Tours en 1308, pour sanctionner l'arrestation des Templiers par Philippe le Bel.


Lettre du Prévôt aux gens du Roi, les informant que, chargé de désigner, deux bourgeois de chaque ville à marché de la Prévôté, il envoie deux bourgeois de Boiscommun.

A ses très chers seigneurs et mestres nostre Seigneur le Roy. Guillaume de Villers, prévoz de Boy-Commin, se recommande aparelié toujourz, et obéir à leur commandement. Mi seigneur comme je aie reçu commandement de par nostre Seigneur le Roy de envoïer a Tourz, as trois semeines de Pâsques, deux bourgeois de chascune ville a marché de la dite prévosté, des plus soufisanz a mon povoir, savoir vous fais, que je ai ajorné devant vous audit jour et audit lieu, pour la ville de Boy Commin, jehan Foucher et Gilles de la Fosse Blanche. Et ce vous certifisje par la teneur, de ces présentes lettres.

Donné à Boy-Commin le mardi après la reste Saint Marc l'an Mill CCC et vuit (1308).

Petit sceau de cire verte sur simple queue. Pour Boy-Commin : Guillaume de Villers prévost, Jehan Foucher, Gilles de la Fosse Blanche députés.


Nous ne nous attarderons pas non plus sur les sessions d'assises, que le bailli d'Orléans venait tenir à Boiscommun au XIIIème siècle, et sur les traits de moeurs que nous révèlent les procès-verbaux de ces assises, sur les ravages des Grandes Compagnies, et sur cette intéressante période militaire qui va de 1410 à 1440, où les Gouverneurs luttent avec des fortunes diverses contre les Anglais et les Bourguignons, enfin sur les circonstances de la création de nouvelles juridictions.


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