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L'église, l'hôtel-Dieu et le cimetière

Architecture intérieure de l'église

L'église de Boiscommun qui, en réalité, ne forme qu'un vaste rectangle, se compose d'une nef de quatre travées, accostées de collatéraux; deux autres travées flanquées de même suivent, destinées au choeur ; l'ensemble est terminé par un mur droit. Quelle que soit l'unité, qui, à première vue semble avoir présidé à la construction, il est aisé de reconnaître dans cet édifice, trois campagnes en dehors du porche, reste sans doute d'une église primitive.

La plus ancienne de ces campagnes doit remonter au XIIIème siècle, qui a vu bâtir les travées du choeur et le chevet. L'élévation est divisée en trois étages, comprenant : les grandes arcades, le triforium et les fenêtres hautes.

Les grandes arcades à la courbe brisée, sont moulurées de trois tores, qui reposent sur des piles cruciformes, accostées de huit colonnettes. Quatre sont disposées sur chacune des faces, quatre sont engagées dans des angles rentrants. Leurs bases sont creusées d'une profonde scotie, et leurs chapiteaux, des crochets garnissent la corbeille, couronnée d'un tailloir carré, que rehausse une baguette mal dégagée.

Le triforium, souligné par un bandeau, est ajouré de quatre baies géminées et en tiers point, comme l'arc de décharge qui les entoure. Elles sont soutenues par des colonnettes de même style que les colonnes des supports.

Il est intéressant de constater que les baies de ce triforium, comme celles de celui qui est ouvert sur toutes les travées de l'église, sont étrésillonnées par des portions de murs, reliant la colonnette au mur gouttereau.

Au-dessus des grandes fenêtres brisées, des voûtes d'ogives couvrent le plan carré de chaque travée, que sépare un doubleau, dont le profil accuse une arête entre deux tores. Un tore en amande, est le profil des quatre nervures assemblées autour d'une clef feuillue, et elles naissent, ainsi que les formerets et les doubleaux, sur les colonnettes de la pile, lesquelles s'élancent jusqu'à la hauteur des retombées.

Dans le comble, on constate des murs boutants pour appuyer ses voûtes. Les bas-côtés sont voûtés d'après le même parti, et le mur gouttereau y est renforcé par une arcature brisée. Le mur plat, qui forme le chevet de l'église, est ajouré de deux triplets superposés au contour brisé, sans remplage mais dont chaque baie est accostée de colonnettes aux chapiteaux simplement moulurés. Une seule fenêtre éclaire le fond de chaque collatéral du choeur.

La seconde campagne de travaux a vu construire la seconde et la troisième travées. Les dispositions architecturales y sont les mêmes, mais certains détails différents attestent un âge plus récent (fin du xiii' siècle). Les bases des colonnettes sont cerclées de tores déprimés et tangents; les crochets des chapiteaux sont plus épanouis, le profil des grandes arcades est découpé d'une arête entre deux tores. De plus, les baies du triforium sont doublées,tréflées, et accostées de faisceaux de colonnettes, surmontés d'un tailloir à bec ; le tympan, qui est échancré par ces deux baies, est ajouré de quatre lobes, l'écoinçon des fenêtres hautes est percé d'une rose; enfin les doubleaux sont un boudin en amande de même style et de même section que les ogives elles-mêmes. Nous sommes ici à une époque voisine du XIVème siècle.

Au contraire, la première travée barlongue, c'est-à-dire plus longue que les autres, appartient nettement au xv' siècle. Les arcades ont un profil prismatique, et leur noyau pénètre dans la pile, tandis que leurs éléments latéraux sont soutenus par de petites consoles à l'ornement végétal. Le triforium qui court au-dessus et aussi sur les revers de la façade, a des arcades géminées, semblables à celles des travées du XIVème, mais le quatre lobes qui ajoure le tympan, dessine un contour flamboyant, et des bases (buticulaires) reçoivent ici des colonnettes sans chapiteaux. Les ogives, elles aussi, n'ont pas échappé à l'évolution du style, marquée par un profil prismatique et un écusson est la clef qui les assemble. Enfin, les arcatures des bas-côtés ont adopté une courbe en plein cintre.

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