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Le XVIIIème siècle

Les registres paroissiaux

Il nous a paru intéressant d'illustrer la vie au Boiscommun au XVIIIème siècle par la lecture des registres paroissiaux de l'époque dont nous citerons de larges extraits.

1770 - Dans cette année, on a nommé M. le Prieur, premier échevin de la ville. Il a fait faire une promenade sur le jet des fossés depuis la porte du cimetière (actuellement place du monument aux morts) jusqu'à la porte du Gué (route de Batilly). Ce mail est fermé par des barrières, il est planté de tilleuls de chaque côté, et d'une charmille à hauteur d'appui. Il a fait paver à neuf toute la rue qu'on appelle la Grande-Rue d'Orléans (rue de la République) depuis la porte d'Orléans jusqu'au delà des Halles (place du Marché), il a fait raccommoder le grand chemin d'Orléans (faubourg d'Orléans) qui était impraticable, il a fait refaire à neuf la voûte du petit pont qui est à la porte du cimetière (porte de Beaune) a fait raccommoder et crépir les murs de la ville en plusieurs endroits.

L'hiver de 1770 à 1771 a été très rude à passer pour les pauvres, à cause de la grande cherté du pain et autres denrées. Les quêtes ordinaires qui se faisaient dans l'église ne suffisant point pour nourrir la quantité de pauvres, M. le Prieur et Mme Martin présidente et supérieure du bureau des pauvres, ont fait une quête dans toutes les maisons de la ville et ont trouvé la somme de 154 livres 2 sols et 9 deniers. Suit la liste des personnes qui ont donné à la quête pour les pauvres et à la suite (noms de ceux qui vilainement ont refusé et qui étaient en état de le faire) (sic).

1771 - En cette année, on a fait paver à neuf dans la ville, depuis le grand puits jusqu'au cimetière (rue de L'Hôtel-de-Ville). La chaussée de la ville est de 15 pieds de large, celle du faubourg du cimetière de 12 pieds. Les chaussées ont été faites des deniers de la ville, et chaque particulier a pavé les revers devant sa maison. On a fait bâtir la porte de ville qu'on appelle la porte du Gué, près de l'Hôtel-Dieu. C'était une petite porte, les charrettes n'y pouvaient passer. On a fait revêtir les parapets du pont en pierres de taille

1772 - C'est dans cette année qu'on a abattu la porte de ville qu'on nomme porte du cimetière ou de Beaune, et qu'on l'a réédifiée avec deux pilastres de chaque côté. Ces pilastres étaient couronnés d'une boule en pierre de taille de 1,10 m de circonférence. La porte et ses pilastres furent démolis au milieu du XIXème siècle. On a aussi élargi le pont de la porte de plus de dix pieds. On a également mis les murs de ville, le long du mail à la hauteur de 12 pieds avec un chapiteau.

1784 - Cette année 1784 a été assez abondante en bled vins; l'hiver a été rude non pas tant par la force des gelées que par l'abondance des neiges; il en est tombé dans le mois de janvier dix à douze jours de suite, il y en avait sur terre au moins cinq pieds d'épaisseur (1,65 m): jamais on en avait vu une si grande quantité.

1789 - Cette année 1789 a été la plus calamiteuse qu'on puisse voir, l'hiver a été le plus rude qu'on ait jamais vécu et le plus long. Le printemps a été froid et pluvieux, l'été sans chaleur, les fruits à noyaux ont été assez abondants, la moisson a été aussi abondante et sèche. Il y a eu cependant une famine générale des plus cruelles ; on l'a attribuée à des accaparements de bled; plusieurs rapportent que ce sont les ennemis des États Généraux qui se sont tenus cette année, qui ont fait ces accaparements... (la suite du rapport est censurée).


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